Les congés injustifiés
Macron voudrait que nous travaillions davantage. Et l’un des trucs à utiliser serait de supprimer quelques jours de congé légaux mais qui n’ont aucun sens.
J’ai déjà donné mon avis sur ce sujet, il y a quelques années, en écrivant qu’on ferait bien de réduire le nombre de jours fériés, chômés et payés, dont quelques pseudo-fêtes religieuses qui font plus que friser le ridicule. Mais récapitulons plutôt. La loi a créé onze jours fériés : 1. le 1er janvier ; 2. le lundi de Pâques, donc le lendemain d’une fête religieuse ; 3. le 1er mai, fête du travail ; 4. le 8 mai, anniversaire de la capitulation de l’Allemagne, en souvenir du 8 mai 1945 ; 5. le jeudi de l’Ascension ; 6. le lundi de Pentecôte, donc le lendemain d’une fête religieuse ; 7. le 14 juillet, fête nationale ; 8. le 15 août, fête de l’Assomption ; 9. la Toussaint ; 10. le 11 novembre, commémoration de l’Armistice de la Première guerre mondiale ; 11. Noël.
À cela, il faudrait ajouter, dans quelques départements, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane, le 22 mai en Martinique, le 27 avril à Mayotte, le 20 décembre à la Réunion, le 9 octobre à Saint-Barthélémy, le 27 mai à Saint-Martin, le 26 décembre dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle.
Pour ne rester qu’en métropole, nous avons donc onze jours fériés, et sur ces onze, on en dénombre six (!), soit plus de la moitié, qui se rattachent à des fêtes religieuses. Pour un pays laïque ayant séparé l’Église et l’État, peuplé de citoyens qui sont de plus en plus indifférents à toute religion, c’est déjà un peu fort. Mais passons, et débusquons l’abus consistant à déclarer fériés, non des fêtes religieuses, mais des lendemains de fêtes religieuses ! C’est carrément bouffon, car l’État s’est plié à un caprice des syndicats, celui consistant à lui arracher deux jours ne correspondant à aucune fête religieuse, et prenant prétexte que deux de ces fêtes, Pâques et la Pentecôte, tombent un dimanche, donc frustration. Je le répète, c’est ridicule. Mais la tentative de Raffarin d’en supprimer au moins un, le lundi de Pentecôte, avait soulevé des tempêtes de protestation.
On veut bien admettre que les citoyens français prennent prétexte de leur attachement à la religion pour avoir deux jours de congé, quoique... Mais leur accorder un congé supplémentaire et payé, sans la moindre justification, c’est de la démagogie.