Charité bien ordonnée commence par soi-même
Gonflée, Françoise Nyssen ! Invitée ce soir dans « Quotidien » par Yann Barthès, on a vite compris qu’elle s’était entendue avec lui, avant l’émission, pour qu’on évite de lui poser les questions gênantes qui sont la spécialité de l’émission. Par exemple, le sujet des travaux non déclarés que ce ministre de la Culture a fait entreprendre à Paris, dans l’Hôtel d’Aguesseau, inscrit depuis 1926 à l’inventaire des Monuments historiques, et qu’elle a acquis par l’intermédiaire d’une Société Civile Immobilière qu’elle gérait depuis mai 2017. Ce bâtiment, inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, commme je viens de l’écrire, ne pouvait pas être modifié, mais il n’empêche que la chère Françoise y a fait faire des travaux d’agrandissement, en ajoutant des mezzanines et des escaliers, à seule fin de rajouter cent cinquante mètres carrés à sa maison d’édition, Actes Sud, dont le siège est à Arles. Or ces travaux n’ont pas été déclarés à la Direction de l’urbanisme de la Mairie de Paris, ni à l’administation fiscale, ni aux Bâtiments de France, ni à l’architecte en chef des Monuments historiques ! Bref, madame LA ministre de la Culture s’est assise sur la loi, à seule fin d’agrandir sa propriété sans bourse délier. Mieux encore, légalement, aucune construction neuve ne peut être adossée à un édifice protégé si on n’a pas l’accord préalable du ministère de la Culture. Si bien qu’une association de défense du patrimoine, dite Sites & Monuments, a annoncé le 23 août 2018 qu’elle allait déposer plainte contre Madame Nyssen.
À Arles, pas mieux : elle y a fait entreprendre de grands travaux au siège de sa maison d’édition Actes Sud, et n’a fait régulariser cette magouille qu’en mai 2017, alors qu’elle venait d’être nommée ministre de la Culture.
Enfin, en 2017, Actes Sud a touché 101 415 euros du Centre national du livre (CNL) alors que Françoise Nyssen, ministre de la Culture, exerçait une tutelle sur l’établissement.
De tout cela, pas un mot n’a été dit dans l’émission qui l’invitait. C’est bien pratique.