Arte : Hiroshima, la véritable histoire
Je vous conseille, ce soir, de regarder sur Arte, à neuf heures moins cinq, le documentaire Hiroshima, la véritable histoire. Je sais, ce n’est pas le premier documentaire sur la bombe atomique lancée sur une grande ville japonaise par ce pays criminel, avec l’intention de contraindre le salopard d’Hirohito, empereur moyenageux de l’empire du Soleil levant (sic), à capituler – projet d’autant plus ridicule que ledit empereur avait l’intention de se rendre, puisque son armée et son aviation étaient déjà vaincues, que sa marine était inexistante, et il s’apprêtait à le faire savoir en envoyant des négociateurs, dont l’identité est connue, au POTUS (President Of The United States, abréviation providentielle, puisqu’elle me permet de ne JAMAIS écrire le nom du titulaire actuel ! Vérifiez avec la boîte de recherches, je n’ai en aucun cas écrit son nom depuis qu’il règne sur ce pays arriéré).
Précisons que les États-Unis bombardaient le Japon avec des bombes ordinaires depuis des mois, et que le pays était à genoux. En un seul raid, plus de cent mille personnes ont été tuées à Tôkyô, soixante-six villes ont été détruites, il y avait eu quatre cent mille morts. Et le gouvernement japonais, de même que les chefs de l’armée, qui prétendaient par leur propagande que leurs concitoyens se battraient jusqu’à la mort, savaient par leur police militaire qu’au contraire, leurs troupes, décimées, n’avaient plus envie de se battre. Et ils ont gardé ce secret pour eux. Néanmoins, Hirohito, par l’intermédiaire de l’URSS et de la Suisse, a envoyé ses émissaires aux États-Uniens, qui n’en ont tenu aucun compte. Et le premier exemplaire construit de la bombe, le 16 juillet 1945, a été essayé sur le territoire des États-Unis, prouvant ainsi que le gouvernement de Washington se fichait bien de ce qui aurait pu arriver à ses propres citoyens. D’ailleurs, le Japon avait chargé l’URSS de négocier à sa place l’accord de paix à la première conférence internationale, à Potsdam, qui devait régler le 26 juillet les détails de la fin de la guerre. Mais Staline... n’en a rien fait, et les Japonais, qui l’ignoraient, ont cru être à l’abri ! Ils l’étaient d’autant moins que le président états-unien de l’époque, Truman haïssait le système impérial japonais, et redoutait des répercussions populaires aux U.S.A. s’il acceptait l’exigence des Japonais de maintenir Hirohito au pouvoir. Apprenant ce détail le 29 juillet, les Japonais rejetèrent l’accord.
En réalité, la principale raison du largage de la bombe atomique sur Hiroshima, c’est que Truman, devançant le président actuel dans sa folie, voulait par-dessus tout prouver que ce qu’on appelle là-bas « l’Amérique » (sic : c’était bien aimable pour les autres pays composant le continent américain) était le pays le plus puissant du monde, et que nul autre ne devait essayer de lui tenir tête. Cela valait bien quelque quatre-vingt mille Japonais tués en une seule seconde. Pour commencer. Puisqu’il y a eu les suites des blessures infligées à Hiroshima, et, trois jours après, Nagasaki : il fallait bien la bombarder aussi, puisque, cette fois, la bombe était d’une autre modèle, et qu’il urgeait de l’essayer aussi ! Ben oui, elle était au plutonium, alors que la première était à l’uranium, comment vouliez-vous que les Yankees sachent si elle fonctionnerait aussi bien ? Rien ne vaut les travaux pratiques ! En un an, ces deux premières petites expériences ont causé cent quarante mille morts, autant dire peu de choses. Et le bilan : on n’a même pas viré Hirohito, il est resté sur le trône impérial jusqu’à sa mort, en janvier 1989, et Mitterrand s’est déplacé pour assister à ses obsèques, avec la plupart des chefs d’État en activité. Vous voyez que la morale existe, en politique.
Ajoutons que la première bombe a été construite en vue de détruire la zone la plus étendue possible, plutôt que les bâtiments en dur. En clair, tuer le plus de monde possible. On reconnaît bien là cette profonde humanité des dirigeants de Washington...
Précisons que beaucoup de témoins japonais cités dans ce film ont déjà paru dans d’autres films, notamment au cinéma, où je les ai donc vus depuis des années.