Je suis « en état de choc ». Pas vous ?
Il paraît, à ce que n’a pas craint de dire ce matin le clown Jean-Philippe Deniau, du service police-justice de France Inter, que, dans la Maison ronde, on ne traite pas les affaires de faits divers, et qu’on ne demande pas aux passants ce qu’ils pensent de tel ou tel fait de l’actualité brûlante. Apparemment, on laisse ça à Europe 1 ou RTL.
Tu parles, Charles ! Je ne compte plus les fois où un reporter de la radio nationale, envoyé sur place lors d’un crime dans un quelconque village, pose une question à un quidam trouvé dans la foule, afin que le quidam dise, c’est urgent, ce qu’il a pensé de la chose, et déballe ses « réactions ». Et, en général, ledit reporter conclut d’un ton funèbre : « La petite ville de Ligny-en-Barrois est ce soir en état de choc » (natifs de Ligny-en-Barrois, remplacez ce nom par celui de Fouilly-les-Oies, si vous y tenez). En état de choc, j’en raffole.
Ce genre de fine remarque, qui ne cherche pas du tout à dramatiser la situation, c’est du grrrrand journalisme, qu’est-ce que vous croyez ? Et France Inter s’honore en le pratiquant. Après tout, elle n’est que la première radio de France, ainsi qu’elle le rappelle modestement à tout instant.