Une « passion » française
Il y a quelques jours, j’ai entendu, sur ma radio favorite, un type qui, pour une fois, ne proférait pas uniquement des âneries. Son propos consistait à critiquer ce qu’avait dit Blanquer un jour où il avait oublié d’utiliser son cerveau de ministre : le mini de l’Éduc’ nat’ avait affirmé qu’il était indispensable, dans les écoles, de renforcer l’enseignement du français (là, rien à dire) en remettant à la mode la fameuse dictée, reine des travaux forcés à l’école primaire.
Or l’intervenant franceinterien avait exprimé son désaccord : ne pas faire de fautes d’orthographe n’a jamais signifié autre chose que de prouver qu’on était bon en dictée !
Eh bien, au risque de vous stupéfier, je suis d’accord, car l’orthographe n’est pas l’indice d’une culture solide. Les preuves existent, mais je ne fournirai qu’un exemple que je connais assez bien : nous avons en France un écrivain-journaliste, dont j’ai lu tous les livres, François de Closets. Ils sont remarquables de documentation, et pleins de bon sens. En passant, moralement, Closets est un homme irréprochable, qui est membre d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), et qui a été viré de la télé en 1968. Une décoration plus authentique, soit dit en passant, que la Légion d’Honneur collée à des chanteurs de variétés.
Mais, pour en revenir à mon sujet du jour, Closets a publié en 2009 un livre, Zéro faute : L’orthographe, une passion française – que j’ai lu –, où il avoue être... absolument nul en orthographe, et ce depuis toujours. Au point qu’à l’âge de quatorze ans, il a été jugé inapte à poursuivre des études supérieures !
Sachant ce qu’a été sa carrière littéraire, il doit bien rire aujourd’hui.