Le premier pape, qui est-ce ?

Publié le par Yves-André Samère

Le mot pape est tiré du grec papas (qui signifie « papa »), et ce titre fut employé à partir du troisième siècle pour distinguer les évêques, qui étaient considérés comme les pères de leur diocèse, quoique pas encore clairement définis au temps des premiers apôtres. Mais on ne parla de « pape » qu’à partir du sixième siècle, pour désigner plus particulièrement l’évêque de Rome, puisque, avant cela, cette ville n’avait pas encore assez de prestige du point de vue chrétien, pour que son évêque ait atteint cette importance, et la communauté chrétienne était alors réduite à quelques milliers d’adeptes. Mais on nommait aussi « pape » l’abbé d’un monastère, père spirituel de ses moines.

Il faut dire aussi que ce titre fut accordé à l’évêque d’Alexandrie, et qu’il est toujours porté en Égypte par le chef de l’Église copte. Il existe donc plusieurs papes au même moment ! Mais ce dernier ne se réclame pas de « saint » Pierre, plutôt de « saint » Marc, réputé évangélisateur de l’Égypte.

Bref, on ignore qui fut le premier pape, tout autant que le deuxième ou le troisième, et l’on cite, sans avoir aucune certitude, les noms de Lin, de Clet, d’Évariste ou de Télesphore. Et on ne sait rien non plus de la présence de Pierre à Rome en 64, sous Néron, pas plus que de son martyre sur la croix (la tête en bas !), ni de sa présence dans un tombeau situé au sous-sol de la basilique Saint-Pierre – tombeau que j’ai vu, figurez-vous. En revanche, Pierre, de son vrai nom Simon, fut surnommé Képhas, surnom qui venait de l’araméen kepha, lequel signifiait « roc ». Et si, plutôt que de l’appeler « saint Pierre », on se décidait à le surnommer « saint Roch » ?

La prééminence de Pierre vient principalement de ce que lui et son frère André auraient été les deux premiers apôtres recrutés par Jésus. Outre cette ancienneté, Jésus lui aurait attribué le pouvoir de lier ou de délier les péchés. En réalité, les évangiles ne disent pas tout à fait cela, car ce pouvoir aurait été donné par Jésus à l’Église tout entière, et pas uniquement à Pierre.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :