À New York, foie gras interdit, enfin !

Publié le par Yves-André Samère

Pour une fois, j’approuve une décision prise aux États-Unis : on vient d’interdire le foie gras à New-York, selon le « New York Times ». Le mercredi 30 octobre, une loi y a été votée « à une majorité écrasante ».

Il faut dire que New-York comptait un millier de restaurants qui en servaient à leurs clients, et la ville n’a fait que reprendre une décision prise en 2012 par la Californie. Motif : la fabrication de cette immondice nécessite un acte de cruauté envers les animaux.

Qu’on en juge : les oies et les canards sont gavés durant vingt jours, ce qui signifie qu’on leur introduit dans le gosier un entonnoir aboutissant directement à leur estomac, entonnoir où l’on fourre de force un mélange copieux à base de maïs. Ce régime provoque chez les malheureux animaux une hypertrophie du foie, lequel peut alors gonfler jusqu’à dix fois sa taille normale. Or rien ne justifie une pareille torture... sauf le désir de fabriquer un produit de luxe que ne pourront s’offrir que les gens friqués !

Notez que les États-Unis ne sont pas le premier pays qui s’attaque à cette abomination, puisque l’Inde, Israël et la Grande-Bretagne ont déjà interdit ce commerce – production et vente. La ville de Chicago avait aussi adopté une loi d’interdiction en 2006, mais cela n’a pas duré, et le nouveau maire, Richard Daley, l’avait abolie en 2008 !

Bien sûr, il y a eu des tas de mécontents, à commencer par les agriculteurs qui produisent le foie gras (la firme Hudson Valley égorge huit cents canards par jour, et cette activité lui rapporte 15 millions de dollars par an), et les propriétaires de restaurants, qui ne voient pas plus loin que leur tiroir-caisse : le foie gras y est facturé à 125 dollars pour 90 grammes, et les New-Yorkais consomment près de trente pour cent de la production totale.

Pour ce qui est des contrevenants, la loi a prévu des sanctions, de 500 à 2000 dollars, renouvelables par vingt-quatre heures, mais... on leur accorde jusqu’à 2022 pour s’adapter à la règle. Et les peines de prison qui étaient prévues à l’origine sont passées à la trappe. Donc, si vous nagez dans le fric, vous pourrez continuer à vous goberger !

Et la France ? Ne comptez pas sur Macron pour condamner le foie gras : le président des très riches conservera cette survivance des temps révolus, et ne changera rien ! On sait combien il est près du peuple.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Prohibition purement démagogique, surtout au nom du bien-être animal. Qu'ils regardent autour d'eux, avec les élevages intensifs de poulets. Et là, on ne parle pas de milliers de canards, mais de millions de poulets, qui végètent dans des hangars immenses et dans leurs excréments, nourris d'antibiotiques et j'en passe. Leur abattage ? Ils ne se gênent pas : une sorte de moissonneuse qui passe les ramasser en les tuant. Leur état est tellement répugnant qu'ils les passent au chlore pour les désinfecter.<br /> lls ne voient jamais le jour, meurent par dizaines et sont bouffés par leurs potes, rien que pur bonheur. Alors les new-yorkais se donnent bonne conscience à peu de frais, tout en bouffant leurs nuggets de poulet au chlore. Je ne défends pas forcément le foie gras, et surtout pas l'élevage industriel des canards, mais là c'est vraiment se moquer du monde.
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D
Je dirais que c'est commencer l'histoire par la fin. Mais pourquoi pas ? Cela m'étonnerait cependant qu'ils se mettent à critiquer l'élevage des poulets dans la foulée.
Y
Tout ça ne contredit pas l’interdiction du foie gras. Il est nécessaire de modifier la situation partout. Le fait de martyriser les poulets n’excuse pas le traitement infligé aux canards. Interdire le foie gras, c’est un premier pas, qui vaut mieux que ne rien faire.