Néron : 1. Introduction
Si l’histoire vous intéresse, et que vous portez attention aux légendes dépoussiérées, ne manquez pas, ce soir sur France 5, l’émission sur Néron, à 21 heures 45, L’affaire Néron, autopsie d’un mythe. La mauvaise réputation de Néron y apparaît comme un ramassis de calomnies odieuses, sur un fond de haine politique. En effet, ses calomniateurs étaient trois, Tacite, Suétone et Dion Cassius, et ils ont beaucoup chargé la barque, seul l’un d’eux ayant vécu sous le règne de l’empereur. Et les deux premiers étaient des sénateurs, c’est-à-dire des aristocrates, classe sociale farouchement ennemie de Néron, qui penchait plutôt du côté du peuple, lequel l’adorait.
Cette émission ne m’a pas appris grand-chose, car j’avais lu une excellente biographie de Néron par Georges-Roux (Librairie Arthème Fayard, en 1963), décortiquant tous les mensonges bâtis pour nuire à un empereur n’ayant rien eu d’un dictateur fou et cruel.
Je compte par conséquent traiter de trois « affaires » contant tout cela. Et, pour commencer, le prétendu assassinat de Britannicus, demi-frère de Néron, mort à treize ans, quand Néron en avait dix-sept. Et, soit dit en passant, notre Racine, avec sa tragédie Britannicus, a écrit n’importe quoi, par exemple en décrivant ce malheureux garçon parvenu à l’âge adulte et pourvu d’une fiancée, état qu’il n’eut pas la chance – et le temps – d’atteindre. Il faut dire que ce n’est pas le seul littérateur ayant sévi dans ce domaine, car il y a eu également Henryk Sienkiewicz, l’auteur de Quo vadis ? (prix Nobel de littérature en 1905), livre ayant donné naissance à un film ridicule, où Peter Ustinov interprétait, de manière très caricaturale, le rôle de Néron.