À moi, comte, deux mots !
Figaro (pas le journal, le barbier) nous avait enseigné que, pour vivre commodément en Angleterre, il suffisait de connaître un mot, un seul : goddam.
Mais nous, en France, nons sommes beaucoup plus cultivés. En foi de quoi, nous possédons un vocabulaire bien plus étendu, puisque DEUX mots nous suffisent à tout. Donc nous sommes deux fois plus cultivés que ces satanés rosbifs. Et ces deux mots, vous tous les connaissez forcément ! Ce sont les célèbres compliqué et stylé. Chacun étant le contraire de l’autre, comme de juste.
Le premier apparu, compliqué, exprime tout ce qui est fâcheux, ennuyeux, catastrophique, malsain, à jeter. Nul n’a envie d’une existence compliquée, cette horreur. Donc, tout ce qui est compliqué est à flanquer à la poubelle.
Le second et peut-être dernier, c’est stylé. À l’origine, ce nom dérive d’un participe passé employé comme adjectif, issu du nom style. Rien que des avantages en vue. Le seul ennui, c’est qu’on voit assez mal ce que recouvre cet adjectif d’occasion. Et ce ne sont pas ceux qui l’emploient à longueur de journée qui seront capables de le définir. Mais cette absence de signification n’empêchera jamais ses utilisateurs de le rabâcher à longueur de journée, car tout ce qui est dénué de sens flatte leur appétit de non-sens.
Tout ça se tient.