De la grève et de ses menus inconvénients
Pourquoi les conducteurs de train, de bus, de métro se mettent-ils en grève ? Non, je ne conteste pas leur droit de faire grève, mais les personnels hospitaliers leur donnent un exemple à suivre : ils s’affichent en tant que grévistes, tout en allant travailler ! À la place, ils se contentent d’un badge ou de tout autre signe montrant qu’ils sont protestataires.
C’est évidemment efficace, tout en étant plus intelligent. À méditer, et ils ne lèsent personne.
Prenons un exemple personnel : dans onze jours, je dois me rendre à l’hôpital Cochin pour un examen important, afin de vérifier que le cancer du foie dont on m’a opéré il y a presque quatre ans ne repart pas. Habituellement, pour cet examen que je dois passer régulièrement, je prends le métro, qui m’y conduit en moins de vingt minutes. Mais cette fois, au jour prévu, le métro sera probablement en grève. M’y rendre à pied ? Or l’hôpital est à trois kilomètres et demi de chez moi. Naguère, quand je m’y rendais deux fois par semaine, le trajet à pied me prenait trois quarts d’heure, et j’aimais bien cet exercice. Aujourd’hui, je n’arriverais plus. Donc, je devrai m’abstenir jusqu’à ce que la grève soit terminée. Ce qui revient à installer au-dessus de ma tête une épée de Damoclès dont je me passerais bien.
Je ne vais pas dire, comme les râleurs traditionnels, que je suis « pris en otage » par les grévistes. Mais ces braves gens me mettent dans le pétrin. Que n’imitent-ils pas les médecins et les infirmières ?