Loi « Veil » ? Pas du tout !
Les Français ont l’habitude de se voir imposer, par la propagande médiatique, une opinon toute faite sur les hommes politiques. Non, je ne vais pas revenir sur Mitterrand, que j’ai bien souvent traité de « canaille », parce que c’est en effet ce qu’il a été. Ni sur Johnny Halliday, homme de droite, évadé fiscal, et patriote en peau de lapin (il s’est tout de même fait enterrer dans une île tropicale, contre l’avis de ses enfants David et Laura).
Mais tout de même, on peut être honnête, et dire du bien d’un personnage qu’on n’aime pas. C’est pourquoi j’aimerais rectifier une affirmation qui a traîné partout depuis 1975 – le 17 janvier 1975 exactement –, et que nul n’a jamais songé à remettre en cause, au moins par sa désignation. Et là, je vais sans doute faire crisser quelques dents, voire pas mal de mâchoires, puisqu’il s’agit de la loi faussement surnommée « loi Veil ».
Le loi qui a rendu légale l’IVG – Interruption Volontaire de Grossesse, pour éviter de dire « Avortement » – ne vient pas d’une initiative de Simone Veil, laquelle a un peu traîné les pieds avant d’accepter d’en défendre le projet devant l’Assemblée nationale. La vérité est que la décision d’autoriser l’avortement a été prise par le président de la République du moment, Valéry Giscard d’Estaing. Et si madame Veil avait catégoriquement refusé de défendre cette initiative, elle aurait tout simplement été limogée, car Giscard tenait énormément à cette modification de la loi. On peut être certain de ce fait, car Simone Veil n’avait pas été la première à qui Giscard avait songé pour faire le travail : il avait d’abord demandé à Jean Lecanuet de réaliser cette mission délicate, mais Lecanuet, qui était catholique, avait refusé et s’était donc dérobé. Simone Veil n’était pas catholique, donc elle se chargea de faire modifier cette loi qui, jusque là, punissait de prison les avorteurs (et surtout les avorteuses), sanctionnés depuis 1920 – on a même guillotiné une femme, coupable de ce « crime », elle s’appelait Marie-Louise Giraud, elle avait quarante ans, et avait fait vingt-sept avortements dans la région de Cherbourg. Elle fut la seule « faiseuse d’anges » à être exécutée pour ce motif. C’était à la prison de la Roquette, à Paris, le 30 juillet 1943, sous Pétain.
Par conséquent, parler de « loi Veil », c’est une imposture. Ce fut une loi Giscard. Certes, je n’aime pas Giscard, il a commis pas mal de saloperies, mais j’ai la sale habitude de toujours dire la vérité. Ce qui n’est pas près de changer.
La prochaine fois, j’écrirai tout ce que je pense de Chirac, dont on a carrément fait un demi-dieu lorsqu’il est mort.