Pleurer au cinéma ?

Publié le par Yves-André Samère

On entend très souvent, à la radio et à la télévision, des gens connus qui tiennent absolument à étaler leur sensibilité, et le font en déclarant qu’ils pleurent fréquemment au cinéma.

C’est absolument ridicule. À la fois, cette prétention, et cette déclaration de sensibilité exacerbée. À quoi bon exposer en public ses états d’âme plus ou moins bidons ? Je sais bien que, de mon côté, comme spectateur, jamais je n’ai versé la moindre larme devant un écran. D’abord, parce que ma propre sensibilité n’est pas de la sensiblerie ; ensuite, parce que je connais un peu le cinéma, et que je sais comment se forment les larmes à l’écran : si l’acteur est incapable de pleurer vraiment, soit on lui met des gouttes dans les yeux avant la prise de vue, soit l’acteur regarde discrètement un projecteur – ça ne manque pas, sur un plateau de cinéma –, ce qui suffit généralement à provoquer artificiellement l’apparition des larmes.

J’ai connu un jeune acteur (il avait dix-sept ans) qui, dans une scène de Montherlant au théâtre, devait pleurer chaque soir à un instant précis. Il n’y a jamais manqué. Jamais non plus il n’a feint de se frotter les yeux au bon moment. C’était d’ailleurs un très bon acteur, autant au théâtre qu’au cinéma. Il a fait son premier film en compagnie de Jeanne Moreau.

Bref, ne croyez jamais ce que vous voyez au cinéma : tout est bidon !

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