Que signifie « achalandé » ?
On se doute bien que mesdames Sybil Veil et Laurence Bloch, respectivement PDG de Radio France et directrice de France Inter, n’écoutent jamais leur propre radio. C’est grand dommage, car, sinon, elles pourraient veiller sur leur cheptel de journalistes et chroniqueurs.
Ainsi, ce jour, elles auraient pu remonter les bretelles de Claude Askolovitch, chargé de faire chaque matin la revue de presse de France Inter, et qui, ignorant la langue française comme la majorité de nos chers compatriotes, nous a gratifiés de cette perle, que je recopie scrupuleusement, à propos d’un critique gastronomique, mort récemment, et dont un article parlant de lui avait écrit ceci : « Traquer le sens, repérer la coquille, contracter un titre, réduire un paragraphe. Il avait hérité cette passion de ses premiers cours de secrétariat de rédaction au Centre de Formation des Journalistes ; ça lui donnait un regard féroce sur la prose de ses condisciples ». J’imagine que ledit défunt n’aurait pas raté Claude Askolovitch et sa prose, pour cette phrase de sa péroraison : « Il avait transformé sa chambre en une salle à manger somptueuse où il recevait en grand seigneur un flot d’amis fort achalandés en magnums natures et victuailles ».
Vous avez repéré la perle d’inculture de monsieur Askolovitch ? Il croit, comme une majorité de cancres, que le mot « achalandé », appliqué à un magasin, signifie qu’il contient beaucoup de marchandises. Eh bien non ! Il signifie que ce magasin a beaucoup de CLIENTS, mot qui est synonyme, justement, de « chaland », vieux terme désignant un client – et pas une marchandise. J’en avais parlé le 21 octobre 2008.
Combien d’ignares, à l’écoute de ce zozo, vont-ils se trouver confortés dans leur erreur ?