Ciel ! Où suis-je ?
Je suis à peu près certain que, parmi mes (millions de) lecteurs, il s’en trouve deux ou trois, en comptant large, qui se demandent si je suis de droite ou de gauche.
Il m’est impossible – soyons cohérent – de répondre que je suis les deux en même temps. Si je me mettais à parler comme Macron, cet imposteur que je voue aux gémonies, je ne tarderais pas à entrelarder mes phrases de ces termes relevant du charabia anglo-maniaque. Pas demain la veille que je parlerai de process, de pataquès, de fake news, de start up, de digital, de bottom-up, de helpers, de born-again, de civil tech, de cash, d’outsiders, d’insiders, de feedback, de keynotes, de top down, de conf call, de clusters, de CEO, de consulting, de testing, de start-up nation, de coaching, de retroplanning, de news, d’actu, d’open space, et autres termes méprisants pour ceux (je ne dis pas « celles et ceux », vous avez bien remarqué) qui ne maîtrisent ni le langage technocratique, ni même l’anglais.
Je ne suis ni de droite ni de gauche, je suis partisan de rechercher et de ne dire que la vérité. Et tant pis cela ne correspond pas tout à fait à l’opinion d’autrui. Cette position ne devrait chagriner que les sots et les entêtés. En foi de quoi, je peux très bien écrire tout le mal que je pense de De Gaulle, de Giscard, de Mitterrand, et même de Sarkozy, etc., tout en leur reconnaissant des qualités. À dose homéopathique, certes, mais qui existaient, cachées quelque part, au fond du couloir à droite.