Vocabulaire châtié (et c’est le seul)

Publié le par Yves-André Samère

Actuellement, les médias se signalent par l’exquisité de leur vocabulaire. Voyez (ou plutôt entendez) leur style dans leurs comptes-rendus sur l’affaire Griveaux : tous disent (ou écrivent) que ce crétin d’ex-ministre a été ridiculisé par la publication de vidéos « à caractère sexuel », sans autre précision, et débrouillez-vous pour traduire. À croire que leurs articles ont été rédigés sous la coupole du Quai-Conti !

Finalement, et à ma connaissance, seuls deux personnalités y sont allées franchement, en ne mâchant pas leurs mots. Serge July, dans « Le HuffPost », et Vincent Lacoste dans « Quotidien ». Tous deux ont utilisé un mot prohibé partout, le nom branlette par Vincent Lacoste, et le verbe se branler par Serge July. Partout ailleurs, à la radio comme à la télé, ils se sont piteusement dégonflés. Bravo, messieurs-dames, on ne vous oubliera pas quand il s’agira de choisir les lauréats de la Légion d’Honneur. Tous sélectionnés par le Pouvoir politique.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Dommage, Benji était pourtant un excellent représentant du "en même temps" cher à son Manu-les-dents-longues. En même temps je pose pour les media en parfait père de famille amoureux de son épouse et tout et tout, et en même temps j'envoie une vidéo où j'utilise l'huile de coude pour mettre en valeur mes attributs à quelqu'un qui n'est pas mon épouse. Il eût suffi que Benji assuma ce en même temps et le tour était joué, c'était circulez ya rien à voir, et Agnès Bubu serait toujours l'excellente ministre aux conflits d'intérêts avérés et aux budgets resserrés que l'on sait.
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Y
Griveaux était un vulgaire voyou, doublé d’un imbécile, c’était évident dès le début, et sa comédie familiale ne trompait personne. Agnès Buzyn vaut mieux, mais l’éjecter de la Santé, c’est affaiblir ce ministère, qui déjà bat de l’aile. Macron gouverne avec les pieds.
D
Maître Leclerc a prononcé le mot "se branler" sur la 5. Mais ils sont rares en effet ! On peut dire aussi, en langage un peu plus châtié, "se masturber". C'est vrai, quand l'histoire a émergé, je me demandais bien ce que pouvait être ce "caractère sexuel" (exhibition ? copulation ? branlation ?). Mais bon, ça revenait au même, pépère était bien dans le pâté.
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Y
“À caractère sexuel”, c’est une expression anodine qui sert de cache-misère. Sans cesse, depuis des années, je réclame une expression à la fois claire (pas d’« enjoliveurs ») et calme. Que les autres y pensent... Laissons aux rappeurs cette agressivité permanente.