Banc d’essai : Victor Hugo et Napoléon III

Publié le par Yves-André Samère

Je vais sans doute me faire mal voir, mais, à choisir entre Victor Hugo et Napoléon III, je préfère le second !

Le prétendu neveu de Napoléon Ier (ils n’avaient aucun lien de parenté, sa mère, fille de Joséphine, a eu des tas d’amants, et ne vivait pas avec son mari, le frère du Corse) a mauvaise réputation, et Hugo l’avait surnommé « Napoléon le Petit », bien à tort. La vérité, et j’en ai déjà parlé naguère, est que l’écrivain ne pardonnait pas au chef de l’État de ne l’avoir pas nommé ministre ! Quant à son exil, il a été volontaire, et ce n’était pas une vengeance politique, mais une bouderie à grand spectacle.

La vérité vient de faire l’objet d’un livre dont on dit beaucoup de bien, et que j’ai commandé chez Amazon. Son auteur est Frédéric Mitterrand, qui a aussi un talent d’écrivain. Ce livre s’intitule Napoléon III et Victor Hugo - Le duel. Il montre que l’empereur était plus stratége et subtil que la caricature qu’on a faite, et que le poète était égocentrique, autoritaire – ce qu’on savait déjà, d’ailleurs – et une vraie girouette en politique.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

M
C'est bien vrai et il serait temps de réhabiliter Napoléon III, du moins de cesser de le dépeindre en sinistre bonhomme. J'ai lu récemment le '' livre des Tables '' de Hugo qui relate ses séances de table tournante à Jersey entre 1853 et 1855 et dresse les procès-verbaux de ses conversations avec toute une panoplie de prestigieux défunts (Shakespeare, Dante, Chénier, Jésus...). Or, il s'avère que Hugo y converse aussi avec... Napoléon III ! Il prétend du moins pouvoir rentrer en contact avec son âme pendant que celui-ci dort. Un jour, lors d'une séance nocturne, il demande à l'empereur ce qu'il pense de son coup d’État et celui-ci lui répond qu'il le regrette totalement, qu'il se trouve stupide, borné et sanguinaire, délivrant des tonnes de louanges à Hugo par la même occasion, lui déclarant notamment qu'il l'envie et se sait inférieur. Comme on peut douter de la véracité de ces entretiens, il paraît intéressant d'imaginer que Hugo a pu inconsciemment reporter toute sa vanité dans la bouche des morts, au point '' d'imaginer '' une autocritique de Napoléon III !
Répondre
Y
J’ai rapporté un tas de détails concernant Hugo dans mon article “http://y-a-s.over-blog.fr/2015/11/deboulonnons-victor-hugo.html”. Il y a plus de cinq ans.