Puritanisme français

Publié le par Yves-André Samère

On connaît la dernière réplique lancée par Rhett Butler à Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent, “Frankly my dear, I don’t give a damn”, et qui figure aussi dans le roman de Margaret Mitchell. Or la seconde partie de cette phrase signifie « Je m’en fous complètement », mais ce vocabulaire – le mot damn, précisément – avait été prohibé aux États-Unis par le code de production de la Motion Picture Association, ratifié le 31 mars 1930.

Par chance, le 1er novembre 1939, la MPA autorisa les mots hell et damn sous certaines conditions assez strictes mais respectées par le film, qui, n’étant pas censuré, sortit tel quel dans la ville d’Atlanta le 15 décembre 1939. Hélas, en France, les traducteurs et sous-titreurs ne devaient pas être au courant, puisqu’ils traduisirent l’expression par « C’est le cadet de mes soucis ». Et cette ineptie a été reprise dans la version française du film !

Comme quoi, en France, on peut être encore plus puritain qu’aux États-Unis.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Oh, ce n'est pas le seul puritanisme : le Gorille de Brassens a été interdit d'antenne à sa sortie ! Et il y a de nombreux exemples de ce genre. Cela a un peu changé après De Gaulle.<br /> J'ai un exemplaire d'Autant en Emporte le Vent, et Rhett Butler dit, dans celui-là "Ma chère, je m'en fiche comme d'une guigne". Ce qui est un peu... littéraire !
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Y
Ce doit être une nouvelle édition. La première comportait le texte entendu au cinéma dans la version doublée en français. Il est rarissime qu’on refasse au cinéma les versions sorties en premier.