Mercredi 13 mai, action !
Arrivé hier en taxi à l’hôpital de Port-Royal, où l’on m’a installé dans une chambre claire et propre, et surtout sans aucune compagnie, on me réveille à six heures du matin pour prendre une douche, après celle d’hier, et le récurage à la Bétadine. Aucun petit déjeuner, on doit être à jeun pour se faire charcuter.
Ce réveil hâtif ne signifie pas que mon opération aura lieu de bonne heure. En effet, après que les deux brancardiers, empruntant les souterrains qui relie les hôpitaux Port-Royal et Cochin, m’ont transporté dans un autre bâtiment qui porte le nom de Pasteur, cinq bonnes heures se sont écoulées ! Je finis tout de même par faire mon entrée dans la salle d’opération, où, détail curieux, mon chirurgien ne se trouve pas. Il a raté son métro ? Mais l’anesthésiste, lui, est là, il me plaque un masque à oxygène sur le nez et m’endort promptement. Pour une fois, on ne m’a pas demandé de compter à rebours à partir de dix, de sorte que je n’ai pas pu placer ma question habituelle et faussement naïve : et si je comptais à l’endroit, est-ce que je serais plus réveillé en arrivant à dix ?
Bien, voilà qui est fait, je dors. Le reste est l’affaire des autres, ceux qui savent !