Faut-il interdire le tourisme ?
Aujourd’hui, j’ai visionné en différé un reportage militant de Martin Weil, Faut-il interdire le tourisme ? Question à laquelle je répondrais sans hésiter par l’affirmative si quelqu’un me la posait. Ce qui n’est pas près d’arriver.
Ce reportage se passe en Asie uniquement : Thaïlande, Cambodge, et autres lieux naguère négligés par les Européens, mais aujourd’hui envahis par les touristes, qui s’y conduisent aussi mal que possible. Les pires touristes, bien qu’ils s’en défendent, sont les Chinois. D’abord parce qu’ils sont les plus nombreux ; ensuite, parce que, riches et se sachant en force, ils méprisent tous les peuples qu’ils visitent.
Ainsi, en Thaïlande, la condition des éléphants, réduits à l’état d’esclaves maltraités, est pitoyable. Mais, à toutes les remarques qu’on leur fait sur le sujet, la réponse des habitants est immuable : c’est la tradition. Et les touristes veulent voir de près des éléphants réduits à l’état d’esclaves.
Au Cambodge, le site archéologique d’Angkor-Vat, ignoré il y a un quart de siècle, est aujourd’hui envahi par des millions de touristes, qui y importent... leurs ordures. Ainsi, il existe là-bas une décharge géante où les camions viennent déposer 250 tonnes de déchets par jour. Le gérant est un Français, qui ne voit de solution que dans l’espoir que tout cela pourra être enterré... ce qui privera de ressources les malheureux qui récupèrent ce qu’ils peuvent dans ce fatras et tentent de le revendre, car ils n’ont aucune autre ressource.
Et ne disons rien de Venise, merveilleuse ville, mais elle aussi victime du tourisme de masse, dont la municipalité a dû instaurer une politique de quotas pour faire diminuer le nombre de visiteurs étrangers. Ne disons rien non plus de la masse des déchets de plastique, qui a tout envahi, empoisonné les animaux marins, étouffe les coraux et les poissons, et a déjà réduit la Méditerranée à l’état de mer morte.