Changer le prénom, pourquoi ?
Depuis des années que je consulte Internet afin de me renseigner sur l’actualité, j’ai dû lire des centaines d’articles. Or, chaque fois qu’un de ces articles comprend un personnage dont l’auteur ne cite que le prénom, ce prénom est très souvent accompagné d’un numéro renvoyant le lecteur en bas de page, où l’on peut lire cet avertissement : « Le prénom a été changé ».
Le lecteur est en droit de se demander à quoi sert ce genre de précaution, compte tenu que le personnage visé est totalement (et provisoirement) inconnu, et que le fait de lui attribuer un prénom, réel ou postiche, ne risque pas de dévoiler sur lui quoi que ce soit. Autrement dit, on prend les lecteurs pour des niais.
Il se trouve par ailleurs qu’une affaire au parfum de scandale fait en ce moment un peu de bruit, celle qui déchire la famille Duhamel-Kouchner-Pisier. Famille très compliquée, comme on dit dans les milieux très intellectuels, parce qu’un père aurait violé pendant des années son fils qui avait treize ans au début. Et que la sœur de ce frère a publié un livre, qui se vend d’ailleurs très bien, La familia grande. Un peu comme l’affaire Matzneff, l’an passé, avait rameuté les lecteurs avides de scandale. Et donc, le coup du prénom « qui a été changé » ressert, sans beaucoup plus d’efficacité, puisque le prétendu Victor (c’est son prénom d’emprunt dans le livre) pourrait bien se prénommer Simon – si je ne trompe pas.
Mais je ne garantis rien. Inévitablement, on verra bien, dans quelques jours, quand la baudruche se sera dégonflée.