Molière au Panthéon (bis) ?

Publié le par Yves-André Samère

Pêché hier dans le dernier numéro du « Canard enchaîné », en page 5 : une députée de Paris, nommée Brigitte Kuster, milite en faveur du transfert des restes de Molière au Panthéon. Argument de la dame, qui veut de toute évidence faire parler d’elle : ce « serait enfin un signal puissant adressé au monde du spectacle vivant et de la culture qui, blabla » et tout ce que vous imaginez. La dame, qui ne faisait que reprendre une idée de Francis Huster, aurait peut-être, et même sûrement, mieux fait de se renseigner un peu : les restes de Molière ? Mais où compte-t-elle les trouver ? Elle croit peut-être qu’ils se trouvent au Père-Lachaise, dans la même prétendue tombe que La Fontaine ? Hélas pour cette inculte, Molière n’est pas au Père-Lachaise (et La Fontaine non plus !). On devrait apprendre à cette députée que ces deux célébrités sont « inhumées côte à côte » dans un cénotaphe, c’est-à-dire une tombe symbolique. Symbolique, mais vide ! Molière, d’abord enterré dans un vrai cimetière du quartier où il est trépassé, a ensuite été déterré pour être transféré au cimetière des Innocents, lequel a plus tard été vidé de ses occupants on ne sait trop pourquoi, et on a perdu sa trace. Je rappelle que le cimetière des Innocents, qui occupait l’actuelle Place des Innocents près des Halles, et que fréquentaient les courtisanes, a aussi été vidé de ses occupants. Ce détail m’avait été révélé par André Degaine, un homme charmant et fort savant, qui connaissait tout sur le théâtre et tout sur Molière, ainsi que sur les circonstances de sa mort. Et donc, quoi que puissent souhaiter les admirateurs du grand auteur, dont je suis, on ne sait absolument pas où se trouve sa dépouille. En tout cas, pas au Père-Lachaise. Mais on ne peut pas tout connaître de l’Histoire, même à l’Assemblée nationale.

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