Un « trigger » n’est pas un Nigger !
Hier, sur la chaîne Classic, j’ai revu un film de guerre anglais datant de 1955. En français, il s’intitulait Les briseurs de barrage, ce qui est la traduction exacte de l’anglais The dam’s busters. L’histoire racontait comment l’aviation britannique avait monté une opération consistant à saboter trois barrages hydrauliques de la Ruhr, afin d’empêcher les activités locales des nazis. Excellent film, qui dure deux heures, et que j’avais vu lorsque j’avais quinze ans.
Mais je ne vais pas raconter l’histoire. Je préfère traiter d’un point particulier, concernant les traductions et les sous-titres.
L’un des officiers de l’équipe des saboteurs, nommé Gibson, avait un chien noir appelé Nigger (mot signifiant « nègre », comme vous le savez peut-être). Et, en 1955 tout comme durant la Deuxième Guerre mondiale, ce mot n’était pas prohibé comme il l’est aujourd’hui.
Mais la version vue hier, qui était en VO/HD (version originale et haute définition) avait sans doute été refaite, car l’image était parfaite, mais les sous-titres français avaient tous été caviardés, de sorte que le mot Nigger n’apparaissait jamais dans les sous-titres français, alors qu’on l’entendait parfaitement, prononcé par les personnages. Par quatre fois au moins, alors que le dialogue faisait bien entendre Nigger, les sous-titres français affichaient... « Trigger » !
Or, en anglais, un trigger est une pièce interne d’une arme à feu, qu’on peut traduire par « déclencheur », pièce qui, soulevée lorsqu’on tirait vers soi la queue de détente, libérait la balle et permettait ainsi le tir. Ce mot n’a donc rien à voir avec un chien noir.
Ils sont bizarres, les sous-titreurs français, avec leur pudeur maladive !