« En fait » ne nous met pas en fête
Les émissions de radio-télévision ont la manie d’inviter des « artistes » incapables de s’exprimer correctement en français. Bien sûr, il y a, d’une part, les fautes de grammaire et de syntaxe, qui ont tout envahi. Mais, d’autre part, et comme cela ne suffit pas, s’y ajoutent les mots inutiles dont chacun se croit forcé de les rajouter en rafale dans leurs propos, par ailleurs dénués du moindre intérêt.
L’un des exemples, parmi les plus envahissants, c’est cet « en fait » que chacun croit indispensable, alors que cette expression n’est jamais qu’une béquille servant à faire rebondir la pensée qui fait défaut. Et, naturellement, les abonnés à cet ersatz (mot allemand signifiant succédané) ignorent qu’il pourrait être remplacé par, au hasard, en réalité, ou à ce propos, ou tout autre expression un peu moins galvaudée. Même absurdité avec les envahissants super ou au top.
Mais les auditeurs et téléspectateurs ne réagissent jamais, puisque eux-mêmes ne connaissent aucun terme plus original. Et le parler correct recule chaque fois. Bientôt, il ne restera plus aucun mot approprié au langage courant. Restera le charabia des ignorants.