Problème ou problématique ?
Pourquoi tant de gens se piquent-ils de parler correctement, et emploient-ils le mot problématique à la place de problème ?
La première fois que j’ai pris conscience de ce jargon, c’était... dans un cinéma. Une institutrice avait emmené toute sa classe de très jeunes enfants voir Le garçon aux cheveux verts, le premier film en couleurs de Joseph Losey, dans lequel Dean Stockwell tenait le rôle principal. Je précise que Dean était lui aussi un enfant, et avait un talent fou. Il en était alors à son treizième film et avait douze ans. Il devait jouer dans 204 films et téléfilms, il était très beau, et j’ai appris récemment qu’il était mort le 7 novembre dernier, à l’âge de 85 ans.
Or l’institutrice dont je parlais au début était une adepte du charabia, et avait entrepris d’expliquer à ses gosses la problématique du film, leur enseignant que Losey avait voulu détailler les méfaits du racisme. Ses petits élèves avaient alors entre huit et dix ans, un âge où l’on ne comprend pas ce type de discours, et je dois dire que la projection du film les avait ensuite profondément ennuyés. Leur institutrice était donc une sotte accomplie, incapable de faire correctement son métier.
Ainsi, prenez garde d’éviter ce travers, et tâchez de vous exprimer, en toute occasion, de manière compréhensible. Surtout si vous avez des enfants à instruire. Sinon, vous les ennuierez aussi, et perdrez votre temps ainsi que le leur.