Philomena Lee
Je suppose que, comme pour beaucoup de gens, vous aviez dû voir Philomena, le film de Stephen Frears, sorti en 2013, avec la grande actrice Judi Dench, qui tenait le rôle de Philomena Lee, jeune fille ignorant tout de la vie, qui était « tombée » enceinte dès sa sortie de l’école, et avait mis au monde un garçon qu’elle prénomma Anthony.
Hélas, à cette époque (Philomena était née en 1933), l’Irlande où elle était née se trouvait sous la coupe de l’église catholique, qui décidait férocement de tout. La malheureuse, comme toutes les filles enceintes en dehors des lois catholiques, fut mise pensionnaire non rétribuée dans un couvent très strict, où on ne laissait les filles mères ne voir leur enfant qu’une heure par jour, et, le reste du temps, elles travaillaient à la blanchisserie du couvent. Entre temps, sa mère était morte quand elle n’avait que six ans, et Philomena avait été élevée par sa tante.
Ce n’est pas tout : les religieuses avaient mis au point un système leur permettant de gagner de l’argent, en revendant les bébés de ces pauvres filles à des riches Américains, après avoir fait signer à leurs mères un document dans lequel elles renonçaient à TOUS leurs droits, y compris celui de revoir jamais leur enfant.
En effet, Philomena ne revit jamais Anthony. S’étant renseignée auprès des religieuses du fameux couvent, on lui dit que son fils était mort.
C’était faux, et il fallut qu’un homme courageux et déterminé, Martin Sixsmith (interview ICI, en anglais), qui faisait de la politique, mène sa propre enquête, ce qui dura des mois, et emmène Philomena en Amérique, où, effectivement, on sut qu’Anthony, qui, après des études brillantes, avait atteint ses cinquante ans, était effectivement mort du sida, et que son corps, ramené en Irlande par sa famille adoptive, avait été enterré dans le jardin de l’ex-couvent, fermé depuis.
Philomena vit toujours. Elle doit avoir aujourd’hui 89 ans, et elle milite à présent pour les droits des femmes irlandaises.
J’aimerais rappeler que l’Irlande a dû voter, il y a quelques années, sur la loi concernant les droits des femmes, et que la sinistre « mère » Teresa a fait le voyage, depuis l’Inde, pour faire campagne contre elles. Elle a perdu, heureusement.