Waffen SS Panzer Division
Ce soir, la chaîne Arte diffusera un documentaire sur les jeunes gens qu’Hitler, inspiré par Himmler, avait recrutés de force afin de les utiliser pour consolider un peu son armée, laquelle commençait à manquer de personnel. On a ainsi créé la douzième Waffen SS Panzer Division, surnommée « Baby Division » par les Alliés. Très jeunes et peu conscients de ce à quoi on les destinait, ces garçons, ayant gobé la propagande hitlérienne, se sont conduits comme des sauvages et ont commis les pires crimes contre les soldats ennemis.
J’ai vu ce film en avant-première (il sera diffusé à vingt-deux heures trente), et je vous engage à le voir, magré l’horaire tardif. Mais, pour ma part, j’avais naguère visionné deux autres films qui ne montraient aucune atrocité.
Il y eut d’abord Die Brücke (en français, Le pont), de Bernhardt Wicki, datant de 1959, qui racontait en noir et blanc comment l’armée allemande avait recruté tous les élèves d’une classe du secondaire, afin de les envoyer au front. On leur avait attribué une tâche paisible, la garde d’un pont débouchant sur leur village, mais, bien entendu, cela tournait très mal, et la plupart se faisaient tuer.
Le second film dont je garde le souvenir était plus récent, et plus connu. Il s’intitulait Cabaret, et son réalisateur était Bob Bosse. Il était en couleurs, et datait de 1972. La scène que j’évoque ici commençait par un gros plan de visage, celui d’un jeune garçon, membre d’une chorale, qui chantait, j’ai oublié quoi, et dont le visage, très beau, retenait l’attention. Mais, peu à peu, la caméra reculait, et le torse du jeune homme apparaissait, dévoilant qu’il portait l’uniforme nazi. On prenait alors conscience de la manière dont on l’avait engagé dans la chorale, pour l’action que vous devinez, et sans qu’un seul mot soit prononcé.
Ce film était plus subtil que le précédent, bien entendu.