Les harkis
Je n’aimais pas De Gaulle, il mentait à ceux qui l’écoutaient, il méprisait les faibles, et surtout, il a été responsable des massacres opérés en Algérie sur les harkis.
Les harkis étaient haïs par leurs coreligionaires, parce qu’ils avaient choisi de lutter aux côtés des Français d’Algérie. Or l’indépendance de ce pays a entraîné les pires exactions, et De Gaulle, d’avance, ne l’ignorait pas. Lorsque l’Armée française a reçu la consigne de quitter l’Algérie en abandonnant sur place les harkis, abandon qu’il avait ordonné, il le savait parfaitement, et comment cet abandon tournerait.
Ces partisans pro-français, que Ben Bella, le nouveau chef d’État algérien, très conscient de la haine qu’inspirait les harkis aux Algériens, avait laissé massacrer (et il l’avait un peu encouragé), ont subi les pires horreurs : égorgés, éventrés, ébouillantés, émasculés, on leur a crevé les yeux, coupé la langue, on les a brûlé vifs, et leurs anciens chefs militaires français en ont été réduits à désobéir à De Gaulle, qui se doutait bien que tout cela tournerait à l’horreur. Seuls, certains officiers français ont eu le courage de désobéir à De Gaulle et de rapatrier avec leurs troupes ces anciens soldats qui n’avaient commis d’autres crimes que d’avoir lutté pour la France, et que les gardes mobiles de France devaient, selon la consigne gaullienne, refouler lorsqu’ils débarqueraient. Ceux qui ont pu débarquer en France ont été entassés dans des camps, et y ont vécu comme des parias. Leurs enfants et autres descendants en ont gardé une amertume toujours vivace.
Jamais je n’aurais voté pour De Gaulle.