Ministre charlatan
Interviewé sur France Inter, le ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, est interrogé par un auditeur sur l’ambivalence (obligation qui est faite aux professeurs de collège d’enseigner deux matières, celle qu’ils ont choisie, plus une autre qu’ils n’ont pas choisie). Le ministre fait mine de croire que cette obligation est une faveur qu’on fait aux enseignants, et conclut en langue de bois ministérielle : « C’est un examen. Si vous le réussissez, on vous PERMET d’enseigner une seconde matière ». (Et si vous ne le réussissez pas, on vous interdit d’enseigner ?)
Ah le tartuffe ! Comme je viens de le dire, non seulement on ne « permet » pas aux professeurs d’enseigner une seconde matière qu’en général ils n’aiment pas, puisqu’ils ont choisi d’en enseigner une autre, mais on ne leur demande pas leur avis ; la seconde matière leur est IMPOSÉE, que cela leur plaise ou non. Et les couples de matières sont déterminés par les besoins en postes pédagogiques, pas par les préférences des enseignants.
Je suis bien placé pour le savoir, puisque j’ai connu un professeur de mathématiques qui a dû, en supplément et contre son gré, enseigner la technologie, à laquelle il ne connaissait rien. Il était d’ailleurs au bon endroit pour me préciser que sa spécialité, la technologie, ne se confondait pas avec la technique. Et lorsque, au cours d’un entretien qu’il a passé pour tenter de devenir sous-directeur de collège, il a dit son hostilité à ce qu’on appelait alors « bivalence » (et non « ambivalence », le ministre ne connaît même pas le vocabulaire adéquat), il a été écarté de la liste des candidats.