Dieu et la Pucelle d’Orléans

Publié le par Yves-André Samère

L’hypothèse « Jeanne d’Arc envoyée par Dieu pour bouter l’Anglais hors de France » (expression fantaisiste, qu’elle n’a jamais employée, pour désigner une intention qu’elle n’a jamais manifestée) ne peut être examinée que de deux façons : soit on croit en Dieu, soit on n’y croit pas.

Si on ne croit pas en Dieu, la question est réglée : tout ce qui relève du purement miraculeux dans l’histoire de Jeanne n’est que pure fantaisie.

Si on croit en Dieu, cela devient beaucoup plus complexe, car une foule de questions se posent alors. La première, fondamentale : pourquoi Dieu aurait-il pris partie dans une simple querelle dynastique (le roi d’Angleterre Henry VI était le neveu de son ennemi, le roi de France Charles VII ; il a d’ailleurs épousé, plus tard, une nièce de la femme de Charles VII), querelle où les parties en présence sont toutes catholiques, également croyantes, ferventes comme on l’était au Moyen-Âge ? On ne connaît aucun autre exemple d’intervention divine supposée, dans quelque conflit que ce soit. Même à l’occasion de guerres de religion... ce qui en l’occurrence n’était pas le cas !

Autre question : Jeanne prétendait avoir agi parce qu’elle avait entendu les voix de saint Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Rien à dire sur saint Michel, il a ses papiers, il est en règle... Mais les deux saintes, qui vivaient au quatrième siècle, la première à Alexandrie, en Égypte, et la seconde à Antioche, en Turquie, posent un énorme problème ! En effet, en 1969, le pape Paul VI a exprimé ses doutes, non sur leur sainteté, ce qui serait déjà pas mal, mais sur... leur existence ! En foi de quoi, si je puis dire, on les a rayées de la liste officielle des saints. Ainsi, Dieu aurait transmis sa volonté à Jeanne par l’intermédiaire de « saintes » dont le pape en personne a dit qu’elles n’existaient pas ?

Bien entendu, il y a d’autres questions à poser, mais je ne le ferai pas ici. Je me contenterai de terminer sur ce par quoi j’ai commencé, la mission dont Jeanne se disait investie, et qu’elle a détaillée lors du premier procès de Rouen. Cette mission est triple : délivrer la ville d’Orléans ; faire sacrer Charles VII à Reims ; délivrer le duc Charles d’Orléans (le poète), alors prisonnier des Anglais. Et rien d’autre.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

A
Bonjour,<br /> Est-ce bien Paul VI qui a fait le ménage dans le martyrologue catho, ou bien Jean XXIII ?
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Y
Les dates parlent : c‘est Paul VI qui a fait le ménage. Jean XXIII a “seulement” initié les premières réformes, mais pas celle-là.
D
Sans compter la barrière de la langue... Même au début du XXème siècle, un Breton ne comprenait pas un Lorrain ou un Parisien. Et réciproquement !
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Y
Si elle était née en Lorraine, Jeanne n'aurait pas parlé le français !