Encore un attentat enjoliveur !

Publié le par Yves-André Samère

Depuis une semaine, le Forum des Halles, à Paris, a été décoré de slogans dont la poésie sent le supermarché. On en a couvert les murs, les vitres, et pavé la Place Carrée et la rue du Cinéma. Dans ce dernier cas, ces décorations semblent là pour quelques décennies, car on ne repave pas un endroit pareil tous les mois.

Le zozo chargé de pondre au kilomètre ces maximes censées nous inspirer des réflexions sur la condition humaine est visiblement un de ces enjoliveurs qui font ma joie, et qui se feraient découper en tranches plutôt que de parler comme tout le monde.

Ainsi, je suis tombé sur ce fragment de phrase : « Au final, que reste-t-il ? ». Visiblement, l’auteur, bien que payé au mot, a préféré cette expression, « au final », plutôt que d’employer celle, plus courante et que chacun comprend, « à la fin ». Snobisme. Pas de chance, il eût été plus avisé d’ouvrir un dictionnaire !

Il aurait ainsi constaté que le NOM final... n’existe pas en français ! Seul existe l’ADJECTIF final. Pas question, par conséquent, de faire précéder ce mot d’un article. Il y a bien le NOM finale, au féminin, qui désigne la fin d’un morceau de musique, d’une danse, voire d’un match, mais il s’écrit autrement, comme on le voit.

En fait, c’est en italien que ce mot est un nom masculin, et il s’écrit aussi finale, pas final. On peut donc à la rigueur écrire « au finale », mais pas « au final ».

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