Objection !

Publié le par Yves-André Samère

Un imposteur politique, dont le nom est sur toutes les bouches (au bord de vomir), s’en est pris l’année dernière à Mai-68, disant qu’il fallait en finir avec ce mythe fondateur du désordre.

On aimerait faire remarquer que l’avant-68 était la dictature de la peur et de la bêtise. Il y a des milliers d’exemples, mais je ne vais en donner qu’un seul, celui de l’objection de conscience.

L’objection de conscience, au temps où existait encore le service militaire (supprimé par Chirac, tout de même !), cela consistait, pour un jeune, à refuser de « faire l’armée », en avançant le dégoût des armes et le refus d’apprendre à tuer. Bien entendu, il n’y avait pas que des vocations sincères pour le pacifisme : les pétochards et les tire-au-flanc prenait leur part de cette petite fraction des citoyens allergiques à l’odeur de la poudre et à la musique des canons. Mais enfin, sous De Gaulle, l’objection de conscience était interdite et punissable de prison, de sorte que les candidats étaient relativement rares.

Pourtant, un homme courageux consacra son existence à défendre cette cause. Louis Lecoin multiplia les grèves de la faim, pour obliger De Gaulle à reconsidérer la question. Et il finit par gagner ! De Gaulle céda, et le Parlement fut incité à fabriquer une loi légalisant l’objection de conscience. Naturellement, avec restrictions.

Il fut ainsi légal de se déclarer objecteur de conscience, mais sous réserve de faire cette déclaration dans un certain délai précédant l’appel sous les drapeaux. Hors délai, on ne coupait pas au service militaire. Ensuite, le temps de service fut doublé pour ceux qui préférait le nouveau service, dit « civil ». Il fallait vraiment être motivé...

Mais surtout, la loi sur l’objection de conscience proposée aux députés qui eurent la lâcheté de l’adopter telle quelle comporta un article qui interdisait... de donner à ladite loi la moindre publicité, sous peine de prison ! Une loi qui réprime le fait qu’on parle d’elle, on n’avait jamais rien conçu de plus absurde, mais le régime gaulliste ne recula pas devant cette absurdité.

Heureusement, aujourd’hui, tous nos gouvernants sont épris de logique et n’ont plus honte de leurs propres lois.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :