Lisez la Bible, mais la vraie !

Publié le par Yves-André Samère

Le livre le moins cher du moment est... la Bible. En effet, une nouvelle édition vient de sortir, vendue pour 1,50 euros !

Attendez, lecteurs enthousiastes, ne vous précipitez pas chez votre libraire pour y acquérir cet ouvrage que les débiles mentaux, n’en doutez pas, qualifieraient d’« incontournable ». Il y a auparavant une petite précaution à prendre.

Tout d’abord, sachez que seul l’Ancien Testament, rédigé en hébreu, est fiable du point de vue de l’authenticité du texte. Du Nouveau Testament, écrit en grec bien après les événements qu’il raconte, on n’a pas le texte d’origine, et les spécialistes savent qu’il a été remanié un nombre incalculable de fois. On ignore donc ce qu’était le texte originel. Pour l’Ancien Testament, si, parce que la loi juive interdisait, aux innombrables copistes qui se sont succédés avant l’invention de l’imprimerie, de modifier le moindre caractère, fût-il, selon eux, une faute manifeste. Respect du texte sacré ! Donc l’Ancien Testament qu’on peut se procurer dans une synagogue contient bien le texte authentique (je ne dis pas que ce qu’il raconte est vrai, seulement qu’il est conforme à la version originelle).

Par conséquent, si vous comprenez l’hébreu, ce que je crois volontiers, et si vous avez lu la Bible, vous savez que ce livre ne parle pas de « Dieu » au singulier, mais des « Elohim », or ce terme est un pluriel ! Les êtres désignés ainsi, qu’ils soient divins ou pas, étaient donc plusieurs. D’ailleurs, une bévue de la traduction traditionnelle, que le clergé a bêtement laissé passer, place textuellement dans la bouche de Dieu, après l’épisode du fruit défendu (qui n’était pas une pomme) cueilli par Ève sur l’arbre de la Connaissance, ce propos stupéfiant : « À présent, voici que l’Homme est devenu pareil à l’un de NOUS » ! Vérifiez, c’est à Genèse, III, 22...

Toutes les traductions de l’Ancien Testament sont malhonnêtes, elles travestissent cette pluralité des Elohim et emploient des mots ou expressions comme « Dieu » ou « l’Éternel », qui ne sont PAS dans le texte originel. C’est le cas de la traduction la plus répandue, celle de Louis Segond, qui était protestant, mais dont les catholiques ont adopté le texte. À ma connaissance, seule la traduction de la Pléiade, par Édouard Dhorme (1881-1966), est correcte.

Ainsi, pour savoir si vous avez affaire à une bonne ou à une mauvaise traduction, c’est facile et rapide : lisez le tout début, le chapitre I de la Genèse. Vous serez fixé dès le troisième mot ! Si vous lisez « Au commencement, Dieu... » ou « Au commencement, l’Éternel... », vous pouvez vous arrêter, la traduction est biaisée.

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