Les enjoliveurs du langage

Publié le par Yves-André Samère

Molière avait imaginé Les précieuses ridicules. La mode n’en est pas passée, elle s’est étendue. Ses précieuses à lui ne sévissaient que dans le milieu restreint où elles avaient la possibilité d’évoluer : les salons de la petite noblesse et de la bourgeoisie. Aujourd’hui, leurs successeurs, grâce aux journaux, à la radio, à la télévision, au théâtre, au cinéma, sont en mesure de généraliser l’épidémie.

Quelle épidémie ? Celle qui se répand à toute vitesse – ils ne succombent pas tous, mais ils sont tous frappés, voire frappadingues – se reconnaît à ceci : l’individu atteint ne peut plus s’exprimer simplement, au moyen de mots et expressions compris de tous. Il faut qu’il complique. Prétexte : échapper à la banalité.

C’est ainsi que les mots les plus usuels disparaissent. Oh ! pas des dictionnaires, pas encore. Mais du langage courant.

Dans ce bloc-notes, on va en relever quelques-uns. Quand c’est possible, on expliquera pourquoi ces disparitions (pas difficile !). Et surtout, en quoi c’est regrettable. Les titres des articles désigneront, non le mot ou l’expression en voie d’extinction, mais celui ou celle qui le (ou la) remplace peu à peu. À suivre...

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