Choisissons nos cibles !

L’une des maladies de la société française : faire beaucoup de tapage à propos de causes mineures, et oublier les vrais problèmes, ceux dont on ne parle jamais, ou si peu. Lutter contre les OGM, c’est peut-être bien (en fait, on n’en sait rien, les méfaits supposés des organismes génétiquement modifiés n’étant pas certains, puisqu’on manque de recul), mais la cible est bien dérisoire, comparée à d’autres fléaux. Quel José Bové s’est-il attaqué à la suralimentation, qui fait des millions d’obèses et provoque un cortège de maladies terribles, du diabète aux maladies cardio-vasculaires ? Quel Robin des Bois des temps modernes empêchera les industriels de bourrer nos aliments avec du sucre, du sel et des graisses qui nous envoient directement à l’hôpital, voire au cimetière, avec la complicité des publicitaires et de l’État, qui ne fait pas grand-chose pour arrêter la publicité en faveur des sucreries insérée dans les émissions pour enfants ? Vous avez vu beaucoup de procès, mettant en cause des gens qui auraient manifesté contre le sucre ?

Et l’alcool ? Consacre-t-on autant d’énergie et d’argent pour lutter contre l’alcool, qu’à lutter conttre la drogue, dont les effets ne touchent, en comparaison, qu’un nombre insignifiant de victimes ? L’alcoolisme, en prime, entraîne les accidents de la route, qui tuent en France, et sauf erreur, quatre mille personnes par an. La drogue, elle, n’est pour rien – ou presque rien – dans ce fléau national.

Bref, avec une régularité consternante, en France, on se trompe d’adversaire.