Prime à l’insuccès

Publié le par Yves-André Samère

C’est toujours très curieux, les assemblées générales des grands groupes cotés en Bourse : on y est souvent mécontent des dirigeants, qui se font huer, mais au moment de voter, le résultat du vote leur est presque toujours favorable.

Deux exemples, dont j’ai déjà parlé, Alcatel-Lucent et la Société Générale.

Chez le premier, dont les pertes sont catastrophiques et dont le cours de l’action a été divisé par deux en 2007 et par... quarante-huit depuis le 4 septembre 2000, la directrice générale, Patricia Russo, très chahutée par les actionnaires, s’est néanmoins vu attribuer des stock-options à un prix très bas (3,80 euros), et surtout un parachute doré de six millions d’euros en cas de cessation de ses fonctions, qui lui sera versé si elle a atteint, au moment de son départ, 90 % du chiffre d’affaires et 75 % du résultat opérationnel prévus – un cadeau que beaucoup ont trouvé scandaleux, ce qui n’a pas empêché que la motion a été adoptée ! Va comprendre, Charles...

À la Société Générale, que Jérôme Kerviel a rendue célèbre en lui faisant perdre 4,9 milliards d’euros, les actionnaires ont bien montré leur hostilité... mais ils ont, le 27 mai, voté toutes les résolutions qu’on leur a présentées, et qui visaient à attribuer, aux salariés et aux dirigeants de la banque, des actions, gratuites ou non, et des stock-options, sans doute pour les remercier d’avoir si bien contrôlé le travail de leur trader.

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