Une pauvresse : Marie-Antoinette
Hier soir passait sur France 2 une émission historique présentée par Stéphane Bern, et consacrée à la reine Marie-Antoinette. Et, après avoir détaillé le luxe dans lequel vivait la reine en particulier, non moins que la royauté en général, le cher Stéphane, à qui rien de ce qui est royal n’est étranger, mais qui n’en est pas à une bourde près, nous a fait visiter un boudoir où l’Autrichienne se réfugiait à Versailles quand elle n’avait pas envie de voir trop de monde.
Commentaire du frisé, en montrant les lieux : « Voyez cette pièce minuscule, à peine dix mètres carrés. Et dire qu’on la surnommait “madame Déficit” ! ». Sous-entendu, quelle injustice, alors qu’elle vivait dans « dix mètres carrés ».
Comme de juste, le grand historien avait tout oublié de ce qu’il nous montrait cinq minutes auparavant, le palais de Versailles, le Petit Trianon, le Hameau, les meubles de luxe, les tableaux, les robes somptueuses, les bijoux, les dîners du couple royal où se succédaient vingt-huit plats, etc. Pour tout dire, on a aujourd’hui fait les comptes : sous Louis XVI, la Cour de Versailles, à elle seule, absorbait 6,5 % du budget entier de la France !
En prime, pas un mot, dans ces deux heures d’hagiographie, sur le fait qu’on a maintenant la preuve indéniable que Marie-Antoinette trahissait la France en incitant les royaumes européens à lui faire la guerre pour rétablir la royauté dans toutes ses prérogatives, dont la Révolution l’avait un peu privée.