Se loger à moindre frais
Le Sénat avait mis à la disposition de son futur ex-président Christian Poncelet un appartement de deux cents mètres carrés, rue Bonaparte, le quartier le plus cher de la capitale. La chose s’est sue, et le bon peuple a commencé à râler. Même le ministre Xavier Bertrand a trouvé que c’était abusif, et souhaité publiquement que Poncelet aille se loger ailleurs (il possède déjà deux appartements à Paris).
Cette faveur avait été accordée à Poncelet par la questure du sénat. La questure est composée de trois sénateurs, chargés des questions financières internes. Et l’un de ces trois questeurs, l’ineffable Michel Charasse, s’insurge : « La séparation des pouvoirs interdit aux juges de mettre leur nez (sic) dans les affaires du Sénat », argüe-t-il. Le cher Charasse oublie simplement, ou feint d’oublier, que le Sénat vit sur de l’argent public. En foi de quoi, les citoyens et contribuables ont parfaitement le droit de « mettre leur nez » dans leurs affaires, et de dire s’ils jugent que leur argent est bien ou mal employé. Prétendre le contraire, c’est un sophisme.