Paradis fiscaux (suite et sans doute pas fin)
Ce week-end, au journal du matin de France-Inter, grand débat sur les paradis fiscaux. On rappelle que les seuls trois paradis fiscaux qui refusent toute collaboration avec la justice sont européens : le Liechtenstein, Andorre et Monaco. Et le cher Ivan Levaï rappelle ce que j’écrivais ici le 31 octobre : que le président de la République Française, qui a fait mine de les dénoncer, n’est pas tout à fait impuissant, puisqu’il est coprince d’Andorre. En ce qui concerne Monaco, Levaï se contente de dire qu’on pourrait « savonner la tête » du prince de Monaco, pour l’excellente raison que « ce n’est pas loin ». Il y a une meilleure raison, que j’avais aussi mentionnée, à savoir que le Premier ministre de Monaco est un haut fonctionnaire français, nommé par la France. Donc, dans les faits, c’est la France qui fait la loi à Monaco ! Ne rien faire, c’est être complice. Pourquoi ?
Quant aux moyens de rétorsion, ils ne manquent pas. Andorre est enclavée entre la France et l’Espagne, et Monaco est entièrement enclavée en France. Autrement dit, ces deux principautés, qui n’ont pas d’aéroport et ne peuvent être atteintes que par des routes débouchant chez leurs voisins, dépendent totalement de deux pays européens (pour le Liechtenstein, hélas, il a une frontière commune avec la Suisse, qui ne fait pas partie de l’Union européenne). Un blocus, dans le cas extrême, et nous sommes dans un cas extrême, serait facile à réaliser.