Maxwell, précurseur de Madoff

Publié le par Yves-André Samère

Mitterrand était une fieffée canaille, on ne se lasse jamais de le répéter, car il y a mille raisons pour cela. Et si, au temps de Giscard, le prince Michel Poniatowski évoquait « les copains et les coquins » en visant les gaullistes, la formule s’appliquait parfaitement à Mitterrand et à certains de ceux qu’il a favorisés.

Ainsi, lorsqu’il a voulu, en 1984, créer des chaînes de télévision à sa botte en vue d’assurer sa réélection en 1988, il a placé à la tête de Canal Plus l’ancien PDG d’une compagnie de taxis et PDG de l’agence de publicité Havas, André Rousselet, son partenaire de golf du lundi. Les taxis, la pub, une vraie compétence pour faire de la télé... Et puis, pour produire La Cinq, autre chaîne, il a réuni quelques actionnaires honorables, Silvio Berlusconi, dont nul ne pouvait ignorer ce qu’il était, et Robert Maxwell. Certes, ceux-là savaient ce qu’était la télévision.

Laissons Berlusconi de côté, il est encore là pour quelque temps. Mais Maxwell est intéressant.

Robert Maxwell, devenu sujet britannique, était né en 1923 dans ce qui est devenu l’actuelle Slovaquie, et s’est installé en Grande-Bretagne après la Deuxième Guerre Mondiale. Au début, rien à dire, il était travailliste, donc théoriquement de gauche, et même philanthrope... en apparence du moins, car son holding familial était enregistré au Liechtenstein, ce qui est toujours un peu suspect. Or tout reposait sur des dettes et des faux bilans. Et Maxwell, un beau jour, s’est mis à piocher dans la caisse de retraite de ses employés ! Il a complètement siphonné l’argent de ces malheureux, qui se sont retrouvés sans ressources à l’âge de la retraite.

Ils n’ont pas pu, néanmoins, lui demander des comptes, car Maxwell, au cours d’une croisière sur son yacht, s’est mystérieusement noyé, en 1994, du côté des Canaries. Comme dans un roman d’Agatha Christie, ceux qui voulaient sa peau était nombreux, mais aucun Hercule Poirot ne résoudra cette affaire, qui est restée non élucidée.

En tout cas, le trou laissé béant valait 10 milliards de dollars.

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