Dis, papa, c’est quoi, l’Apocalypse ?
Il y a de quoi se tirebouchonner en constatant le sens que neuf personnes sur dix donnent au mot apocalypse : la plupart des gens croient qu’il désigne un désastre universel, voire la fin du monde. En fait, pas du tout.
Ce mot vient du grec apokalupsis, traduction d’un mot hébreu, nigla, qui signifie « mise à jour de ce qui était caché » ; donc « révélation », pour faire simple. Et il désigne le dernier texte de la Bible, qui est censé avoir Jean l’évangéliste pour auteur... à ce détail près qu’on ignore totalement qui était ce Jean. Cet auteur, en tout cas, joue les prophètes et prédit notamment ce qui arrivera lors du prétendu Jugement dernier.
La confusion vient donc de ce que ce Jugement dernier, à supposer qu’il ait lieu, ne se fera pas sans pleurs et grincements de dents, vu que Dieu ne sera sans doute pas très content de notre comportement, d’une manière générale. C’est donc en vertu de ce que les savants appellent un « glissement sémantique », fondé sur l’ignorance du mot juste, que l’on confond le récit anticipé d’un évènement futur avec cet évènement lui-même.