Hypertrophie du moi dans le showbiz
Alain Bashung est mort, et, comme toujours en pareil cas, les journaux demandent le témoignage de quelques personnalités ayant connu le défunt. Ainsi, dans « Le Figaro » d’avant-hier, on a pu lire les réactions de Boris Bergman, qui a écrit quelques-unes des premières chansons de Bashung ; de Jean Fauque, présenté comme « le complice de longue date » (je ne sais pas ce que ça veut dire ; ils ont attaqué une banque ensemble ?) ; d’Arnaud Delbarre, directeur de l’Olympia ; de Joseph D’Anvers, chanteur et parolier occasionnel de Nashung ; de Jane Birkin, bien connue dans son immeuble ; et de Christian Laborde, écrivain toulousain.
Et là, ce qui frappe, c’est que tous, absolument tous, ne parlent que d’eux ! « Je l’ai rencontré », « quand j’ai écrit... », « Je lui dois... », « il m’a permis... », « Je m’en veux un peu de... », « il va falloir que je fasse tourner les tables », « J’étais un peu le petit frère », « Je l’ai rencontré », « Il était pour moi », « Je ne l’avais jamais vu pleurer », « a toujours fait partie de ma vie », « je reprenais ses chansons », « La dernière fois que je lui ai parlé », « Il m’a dit », « il était comme un père qui me tirait vers le haut », « Je disais toujours aux Anglais », « Je pense à son fils et à sa compagne », « Je l’ai vu sur scène, à Tarbes ».
Quelle profession délicieuse ! On rêverait d’en faire partie.