Je n’irai pas... (bis)

Publié le par Yves-André Samère

Je suis invité à prendre un verre. Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Com’, Maryvonne de Saint-Pulgent (une fille d’ouvrier, certainement), présidente de l’Opéra-Comique, Jérôme Deschamps, directeur, et Olivier Mattei, directeur-adjoint de cet honorable théâtre, m’invitent à aller boire un coup en leur compagnie, le jeudi 2 avril. Prétexte, me présenter les programmes de la saison 2009-2010. En fait, ils ont envie de me voir, c’est tout, mais ils n’osent pas le dire pour ne vexer personne.

Or, tant pis pour eux, je n’irai pas davantage à ce pince-fesses qu’à la soirée des Guignols. D’abord, parce que je crains que, cette année, le champagne soit remplacé par du mousseux, et j’ai horreur du mousseux.

Et surtout, parce que leur invitation (sur bristol de grand luxe) comporte deux fautes, l’une de français, l’autre de courtoisie.

Quand on est ministre de la Culture, on ne laisse pas inscrire en son nom, sur un carton officiel, un « Merci de confirmer impérativement votre venue ». Cet impérativement, qui a l’air de me forcer la main, me défrise. Lorsque vous invitez quelqu’un, vous ne commencez pas par lui être désagréable en lui donnant un ordre, chère madame – ce qui est bien la fonction de l’impératif. Ensuite, quand on est (bis) ministre de la Culture, on évite de piétiner la langue française : le mot merci est réservé... aux remerciements, donc se dit a posteriori – et non par anticipation, histoire, là encore, de forcer la main des gens. On dit merci quand on éprouve de la gratitude pour une action déjà accomplie, pas pour une action future. Ne pas comprendre cela, c’est ne pas connaître le français, et faire preuve d’une arrogance de plouc.

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