On ne peut plus...

Publié le par Yves-André Samère

L’un des travers les plus irritants et les plus ridicules de nos manieurs de brosse à reluire, dans les radios-télés, consiste à dire aux artistes que telle œuvre qu’ils ont produite à leurs débuts ne pourrait plus se faire aujourd’hui. Sous-entendu : quel courage vous avez manifesté de réaliser tel film (respectivement, d’écrire tel livre, de composer telle chanson, etc.), en bravant l’épouvantable censure de votre époque ! Laquelle sévit de plus en plus, comme de juste, et personne n’est capable d’en faire autant aujourd’hui.

La plupart du temps, c’est complètement faux. Certes, je veux bien admettre qu’on ne réalise plus, au cinéma, de comédies musicales dignes de celles que mettait en scène Busby Berkeley, par exemple ; mais c’est surtout parce que les goûts du public ont changé et que les spectateurs ne réclament plus d’en voir autant. Et puis, les prix de fabrication ont grimpé en flèche... Mais en ce qui concerne la censure, surtout politique, c’est complètement faux.

Je parle de cela parce qu’une péronnelle de France Inter, croyant faire plaisir à Costa-Gavras, lui a dit dans le blanc des yeux que plus personne (et pas même Costa-Gavras, sans doute) « ne pourrait tourner Z aujourd’hui » – le film a quarante ans. Or c’est manifestement une contre-vérité, on n’a jamais vu autant de films politiques sortir que de nos jours, et rien que cette semaine, on en déniche deux ou trois sur les écrans !

Encore une fois, c’est le goût du public qui prédomine. Si les films politiques l’intéressent, on en fabriquera ; s’il s’en désintéresse momentanément, on mettra le genre en veilleuse en attendant des jours meilleurs. Il n’y a aucune censure politique au cinéma dans les pays avancés.

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