Entrer au Louvre : pas si difficile que ça !
La pyramide du Louvre, qui avait été inaugurée le 30 mars 1989, a donc vingt ans. Imposée par ce grand démocrate qu’était Mitterrand – le projet fut lancé sans concours, contrairement à la règle pour un travail aussi coûteux –, elle déchaîna les polémiques. Bien retombées depuis. Il est vrai que le monument n’est pas aussi moche que le Centre Pompidou !
Comme chaque fois qu’un évènement de ce type vient enjoliver l’actualité, on peut être certain que les bourdes vont fleurir dans les journaux et radio-télés. La chasse est donc ouverte, pour le plus grand bonheur des amateurs. Je me contenterai de celle publiée par « Le Figaro » (page 28 du numéro de samedi 4/dimanche 5). L’article est signé Béatrice de Rochebouët, certainement une fille d’ouvrier comme il y en a tant dans cet estimable journal. La demoiselle écrit notamment ceci : « Le Louvre est passé de 3 millions de visiteurs annuels à 8,5 millions en 2008. Comme tout le monde doit passer par cette entrée unique, le flux est à nouveau difficile à gérer ».
Entrée unique ? Cette journaliste si bien renseignée n’a pas dû aller souvent au Louvre. En réalité, je connais au moins six entrées au Louvre. D’abord, la pyramide, comme elle le signale, qui est l’accès où tout le monde s’agglutine, ce qui n’a que des inconvénients : en été, vous êtes grillé par le soleil puisqu’aucun abri n’existe ; en hiver, vous êtes gelé ou noyé par la pluie. Mais, si vous êtes titulaire d’une carte d’abonnement ou faites partie d’un groupe, vous pouvez entrer par le passage, bien abrité celui-là, qui existe sous le porche monumental constituant autrefois l’entrée du ministère de l’Économie et des Finances, rue de Rivoli ; il est exactement dans l’axe de la pyramide. Il existe encore une entrée, plus discrète, toujours rue de Rivoli, qui débouche au niveau de la pyramide inversée (les deux pyramides sont distantes de 130 mètres), au carrefour de la galerie commerciale, là où se trouve un studio annexe de la Comédie-Française et un magasin Virgin. Puis deux vastes entrées jumelles débouchant en plein air, face au jardin des Tuileries, à moins de vingt-cinq mètres de l’Arc de Triomphe du Carousel. Enfin une entrée discrète à l’extrémité du Pavillon de l’Horloge, dans l’aile Sully, près de la Seine.
Il n’y a donc aucune raison de faire bêtement la queue devant la pyramide pour accéder au Louvre. Et les touristes et visiteurs qui passent par les autres entrées l’ont compris depuis des années !