Frédo ministre, enfin !
Il semblait assez pressé – et tout content – d’être ministre, Frédéric Mitterrand, puisqu’il n’a pas attendu l’annonce officielle pour faire savoir qu’il s’installerait dans le fauteuil de cette pauvre Cri-Cri Albanel – dont vous reconnaîtrez que j’ai prédit l’éjection voilà pas mal de temps.
Certes, je suis un peu déçu que le maroquin ne soit pas allé à Steevy Boulay, qui était le candidat idéal. Ce n’est pas pour autant que je ferai les commentaires très inattendus sur la « trahison » de la gauche par Frédo, comme l’a fait Noël Mamère. Visiblement le père Noël a confondu les Mitterrand, oncle et neveu : jamais Fred n’a été de gauche ! Vous me direz que François non plus... Repassez-vous le film au ralenti, et tendez bien l’oreille. Souvenez-vous aussi que, de toute la famille Mitterrand, Frédéric est le seul, sauf erreur, à ne pas avoir été décoré par son oncle, lequel, à part cela, à suspendu des médailles sur le poitrail de tous ses parents et amis.
Ce que j’ai bien aimé, en revanche, c’est la déclaration de cet obscur député UMP, qui s’est appliqué à écorcher le nom du tout nouveau ministre, en l’appelant « Mitran », comme on le faisait il y a quarante ans, du Parti Communiste à l’UNR (le premier parti gaulliste, à partir de 1958). Voilà qui nous rajeunit. La mesquinerie a encore de beaux jours devant elle...
À part cela, on l’aimait bien, le Frédo, il est rigolo, et sa vie sexuelle est certainement plus pittoresque que celle de la pauvre Cri-Cri (je ne trahis aucun secret, il l’a racontée en long et en large dans un livre). Mais il a fait le mauvais choix. D’abord, parce que le poste de ministre de la Culture est beaucoup moins prestigieux que celui de patron de la Villa Médicis, à Rome, poste qu’il va devoir quitter ; ensuite, parce qu’on va être obligé de le détester et de le trouver ridicule, s’il chausse les babouches de madame Albanel. Sic transit gloria mundi.