Outrage à l’autorité publique
Les délits d’outrage envers « les dépositaires de l’autorité publique » (oui, c’est ainsi que cela s’appelle) sont, dit-on, passés de 17 000 en 1996 à 31 000 en 2008. Or, mis à part les cas extrêmes et pittoresques, tel celui de ce professeur de philosophie qui avait crié « Sarkozy, je te vois ! » dans la gare Saint-Charles de Marseille, lesdits dépositaires de l’autorité publique, c’est tout simplement la police. Et si celui qui a longtemps été ministre de l’Intérieur est devenu président de la République, alors que son plus proche collaborateur, Claude Guéant, est un ancien patron de la police, cela n’a évidemment aucun rapport !
Il faut dire que tous les citoyens alpagués par la police ne s’en tirent pas aussi bien que le professeur cité plus haut. En novembre 2006, à Aubagne, un garçon de 19 ans est condamné à quatre mois de prison ferme pour avoir crié à des policiers « Je nique Sarko, ce fils de pute ! ». Et en février 2004, Sarkozy, alors ministre et en campagne pour les élections régionales, se trouve au Forum des Halles, à Paris, où il est interpellé par un individu bizarre qui lui lance « Retourne en Chine, espèce de Hongrois ! », ce qui témoigne au moins d’une belle imagination et d’une conception originale de la géographie... toutes deux récompensées par un mois de prison ferme !