Pasteur Doucé : les magouilles policières

Publié le par Yves-André Samère

L’émission présentée par Hondelatte l’autre soir à propos de l’assassinat du pasteur Doucé a surtout mis en vedette un personnage bizarre, un policier des Renseignements Généraux nommé Jean-Marc Dufourg, dont un avocat de la partie civile n’a pas hésité à dire qu’il était probablement l’assassin. Ce policier a d’ailleurs été condamné, mais pour autre chose, et on l’a chassé de la police. Bien entendu, il avait pris Jacques Vergès comme avocat, ainsi que tous les gens n’ayant rien à se reprocher, et ce dernier, toujours aussi délicat, ne s’est pas gêné pour tenter de salir Guy Bondar, l’ami du pasteur, afin d’annihiler le témoignage de ce gentil garçon (je l’ai rencontré deux fois) qui avait reconnu Dufourg, mais seulement à la deuxième audition, comme l’un des deux hommes qui étaient venus au CCL enlever le pasteur le 19 juillet 1990.

Ce Dufourg a remué beaucoup d’air pour détourner l’attention du principal grief qui lui était fait, aussi a-t-il raconté un tas d’histoires sur son travail, et entre autres celle-ci : sa hiérarchie l’avait chargé de compromettre trois personnalités, un ministre, un avocat et un ponte de la télévision, en fourrant dans leur lit un jeune prostitué mâle – qu’il a effectivement recruté. Cette honorable « mission », restée à l’état de projet, allait donc à l’encontre des instructions formelles que le premier ministre de l’Intérieur socialiste, Gaston Defferre, avait données en prenant son poste : ficher désormais la paix aux homosexuels ! Mais on sait qu’entre un ordre donné par un ministre et son exécution, la couche administrative est si épaisse qu’il peut se passer des années avant que l’ordre soit exécuté ! Le plus souvent, le ministre a perdu son poste avant d’avoir été obéi... En tout cas, de ces trois cibles potentielles, je ne connais que le nom du patron de la télévision : il s’agissait de Philippe Guilhaume, plutôt de droite, et que le Pouvoir cherchait à débarquer – ce que d’ailleurs il a réussi à faire peu après. J’ignore qui était l’avocat, mais, pour le ministre, on a parlé avec insistance de Pierre Bérégovoy. C’était assez idiot, mais Béré s’était fait tellement d’ennemis dans son propre parti, notamment en persécutant Édith Cresson pour prendre sa place comme Premier ministre, que le complot, s’il a existé, ne me surprend pas.

On a aussi rapporté que le pasteur Doucé recevait des pédophiles, ce qui est exact, mais il les recevait en consultation, en qualité de sexologue. Je précise que ces consultations étaient gratuites, mais les personnes qu’il entendait, généralement, le remerciaient en lui achetant un ou deux des livres qu’il publiait, et qu’il avait parfois écrits. On a aussi mentionné dans l’émission un prêtre catholique défroqué, chassé de l’Église pour pédophilie. Lui, je connais bel et bien son nom, mais je ne vais pas le divulguer ; du reste c’est sans intérêt, il n’est pas connu.

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