Température « moyenne »
Peut-on raisonnablement prétendre que l’on connaît l’évolution des températures moyennes à la surface de la Terre, alors que la manière de mesurer les températures a changé après la Deuxième Guerre Mondiale ? Non seulement, après 1945, on a généralisé les abris météorologiques et unifié les méthodes de mesure, mais on a les a aussi étendues aux mers et océans, ce qu’on ne faisait pas, ou guère, auparavant. Or, s’il y a moins d’erreurs de mesure dans l’eau que dans l’air, la manière de prendre les mesures a une importance capitale. Naguère, on se contentait de prélever l’eau de la mer dans un seau ; aujourd’hui, les mesures se font en continu sur les navires, via leurs circuits consacrés à la lutte contre les incendies.
Autre facteur : avant la guerre, ces mesures étaient faites surtout par les navires de guerre des États-Unis, les seuls équipés, mais relativement peu nombreux, par rapport à la situation actuelle où le nombre de bateaux équipés est beaucoup plus important.
De nos jours, on évalue à dix mille le nombre de points de mesure à la surface de la Terre, mais très inégalement répartis, et seulement trois mille sont considérés comme fiables, c’est-à-dire ne fournissant pas de données aberrantes. Il n’en reste pas moins que toutes ces possibilités n’existaient pas autrefois, et donc, que les hypothèses sur les températures passées sont plus ou moins hasardeuses.
Enfin, ne pas oublier que la notion même de température « moyenne » n’a guère de sens : s’il fait plus chaud ici et plus froid ailleurs, la moyenne risque fort de ne pas changer – au contraire de la réalité brute !