Foutoir

On a fait tout un foin de ce préfet qui aurait tenu des propos « racistes » dans un aéroport, et, en guise de sanction, a été débarqué par son ministre.

Le plus étonnant est qu’il n’y a aucune preuve des faits, seulement un témoignage de la prétendue victime, or c’est sa parole contre celle du préfet. Celui-ci, en fait, face à la désorganisation qu’il constatait dans cet aéroport, s’est borné à dire « On se croirait en Afrique ! », ce qui en aucun cas ne peut passer pour de la diffamation ni pour une injure envers une personne privée. Quant au bien-fondé de ce jugement, quiconque connaît l’Afrique sait bien que le foutoir y est permanent dans toutes les activités publiques, voire privées. S’insurger, c’est ne jamais avoir mis les pieds dans un aéroport africain – ou une quelconque administration africaine – qu’il serait hasardeux de comparer à un aéroport suisse !

Bref, tout cela ressemble furieusement à de l’acharnement sous la pression des habituels excités, coutumiers de la médiatisation à outrance du moindre fait qui les pose en humanistes estampillés – ce que d’aucuns appelleraient des faux-culs. Toujours à pousser des hauts cris au nom de la présomption d’innocence (que personne ne respecte dans ce pays, notez-le bien), ces bonnes âmes ont trouvé un allié inattendu en la personne de leur habituelle bête noire, si je puis dire, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, qui a trouvé cette bonne occasion de se refaire une virginité, après ses exploits dans ses précédents postes ministériels.

Vous verrez que cette affaire, elle aussi, va faire « Pschitt ! », comme disait Chirac.