Acteurs français trop payés ?
On a beaucoup parlé de la diatribe du producteur-distributeur de cinéma Vincent Maraval, publiée dans « Le Monde » la semaine dernière, et où il écrit que certains acteurs français sont trop payés, eu égard au peu de succès que remportent les fims dans lesquels ils paraissent. La question évidente, et qu’il est normal de se poser, est celle-ci : leur participation au film rapporte-t-elle un supplément de fréquentation tel, que les recettes supplémentaires qu’ils génèrent couvrent leur cachet ? Et tout le monde de citer Dany Boon, qui aurait touché un million d’euros pour ses quelques minutes de présence dans le dernier film sur Astérix (j’ai vu le film et ne parviens pas à me souvenir de la présence de Dany Boon, c’est dire si son charisme est considérable). Évidemment, comme c’est à la mode, on cite également Depardieu, mais Gégé est l’arbre qui cache la forêt – et Dieu sait si le large dos de Depardieu peut en cacher, de forêts !
Ce matin, le patron du Centre national du cinéma, Éric Garandeau, a été invité sur France Inter pour donner son avis, et, sans surprise, il a raconté que les taxes prélevées par le CNC ne sont pas de l’argent public (mensonge évident : elles sont bien prélevées sur la fréquentation par le public des salles de cinéma, or TOUTE taxe est de l’argent public), et surtout, que les gros films à succès contribuent ainsi à financer « le cinéma d’auteur ». Mais le chiendent est là, dans cette expression, cinéma d’auteur.
Peut-on sérieusement parler de films d’auteur quand ils sont réalisés par des débutants (pistonnés), lesquels, n’ayant pas appris leur métier et n’étant pas encore, par conséquent, des « auteurs », produisent des bouses qui ne restent à l’affiche qu’une semaine ou deux, qu’elles disparaissent ensuite définitivement, et que leurs réalisateurs ne font JAMAIS un second film ? Un jour, je ferai un petit pointage des exemples que je pourrai trouver, vous verrez, c’est stupéfiant. Or c’est le cas de neuf films français sur dix ! On produit beaucoup de films, chez nous, mais la plus grande partie de notre production finit sur des étagères, ad vitam aeternam. Même les chaînes de télé qui ont contribué au financement ne les diffusent pas, ces films.
Et puis surtout, M. Garandeau a passé sous silence le problème des rentes de situation dont bénéficient certaines vedettes, ce que j’ai évoqué ICI (dernier article, au bas de la page), et qui n’est pas piqué des vers. Je vous engage à lire ce texte, car on ne vous en parlera nulle part ailleurs. Et là, le scandale est beaucoup plus important.